Professionnels et partenaires
Pour agir ensemble. Espace réservé au réseau de santé publique montréalais et aux parties prenantes sectorielles, intersectorielles et universitaires.
Au cours des cinquante dernières années, la reconnaissance sociale et légale de l’homosexualité au Québec a fait des progrès spectaculaires. Montréal a historiquement été au cœur des combats contre la criminalisation des réalités homosexuelles et pour l’égalité des droits. Notre ville est aujourd’hui reconnue pour son quartier gai – le Village –, le dynamisme de son tissu d’organismes communautaires et son atmosphère accueillante pour les personnes de la diversité sexuelle.
En tant que Direction régionale de santé publique, notre mission est de veiller à ce que les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) puissent, à l’instar du reste de la population, évoluer dans des environnements sains et sécuritaires, favorables à leur santé. Cela implique de faire reculer l’homophobie et les discriminations sous toutes leurs formes, et d’affirmer des valeurs d’inclusion et de solidarité.
Les HARSAH constituent des populations clés dans la réponse aux ITSS et au VIH. Les HARSAH ont été et demeurent l’une des communautés les plus mobilisées dans ce domaine. En témoignent la diversité des programmes de prévention, la vitalité des organismes communautaires et le fait que les HARSAH démontrent une utilisation du condom et un recours au dépistage beaucoup plus élevés que la population générale.
À Montréal, les HARSAH représentent entre 4 et 10% de la population, mais concentrent au moins 60% des cas d’infection gonococcique, environ 96% des cas de syphilis en phase infectieuse et la totalité des cas de lymphogranulomatose vénérienne (LGV). En 2016, 70% des nouveaux diagnostics de VIH chez des Montréalais étaient posés chez des HARSAH et on estimait déjà en 2008-2009 que 13,5% des HARSAH montréalais vivaient avec le VIH. Cette situation épidémiologique préoccupante s’explique par plusieurs facteurs :
Sur un plan systémique, de par leur situation minoritaire dans la société, les HARSAH sont plus souvent sujets à des difficultés d’acceptation de soi et de rejet par les autres que la population générale, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes. Bien que légalement condamnée au Canada, l’homophobie reste une réalité, sous diverses formes : réflexions, plaisanteries, menaces, insultes et jusqu’aux violences physiques. Pour certains HARSAH, ces discriminations et ces violences se combinent au racisme, à la transphobie ou à la sérophobie. Des difficultés psychologiques peuvent en découler : mauvaise estime de soi et de son corps, dépression, anxiété, peur du dévoilement de son orientation sexuelle, idéations suicidaires, etc. Ces différentes formes d’homophobie intériorisée ont un lien avéré avec la consommation excessive d’alcool ou de drogues et les conduites à risque. Par ailleurs, l’expérience, ou l’anticipation, de l’homophobie dans le système de santé constituent des barrières à l’accès à la prévention et aux soins. Ces différents facteurs cumulés sont au cœur de la dynamique des épidémies de VIH et des ITSS chez les HARSAH à Montréal.
Au Canada, 55,5% des nouveaux diagnostics d’infection par le VIH concernent des HARSAH, ce qui correspond à 1136 nouvelles infections annuelles. Selon les estimations, 51,9% des 63 110personnes vivant avec le VIH au Canada sont des HARSAH. Près de 15% d’entre elles ne connaissent pas leur statut sérologique.
Au Québec, les HARSAH représentent 66% des 294 nouveaux diagnostics du VIH en 2016. Cette proportion est relativement stable depuis 2014.
À Montréal, les HARSAH représentent 70% des 175 nouveaux diagnostics du VIH en 2016. Parmi eux, 31,1% n’avaient jamais été dépistés auparavant et pour près de 30% d’entre eux, le dernier test datait de plus d’un an.
Si le nombre de diagnostics est stable ou en baisse dans la plupart des tranches d’âge, il est en hausse significative chez les HARSAH âgés de 15 à 24 ans.
Sur la période 2002-2016, la majorité des HARSAH diagnostiqués à Montréal sont originaires du Canada (75,5%), mais près de 25% sont originaires d’autres régions du monde (Amérique centrale et du sud, Asie, Afrique du Nord et Subsaharienne, Caraïbes, Europe).
Au sein de la Direction régionale de santé publique, le service ITSS et réduction des méfaits intervient dans le domaine de la santé sexuelle des HARSAH. Cet engagement est inscrit dans les priorités du Plan d’action régional intégré de santé publique 2016-2021.
Notre intervention se décline sur différents volets :
Dépliant :
Faits saillants du comité HARSAH DRSP :
Journées annuelles de santé publique 2017 : Pour une plus grande synergie en prévention des ITSS auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes - INSPQ.
Dernière mise à jour: 2025-04-08